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Soutenances autorisées pour l'ED « Normandie Humanités » (ED 558 NH)

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La fin du citοyen

Doctorant·e
PERZOPIEL Guillaume
Direction de thèse
SCIOU ANNIE (Directeur·trice de thèse)
Date de la soutenance
12/02/2024 à 14:00
Lieu de la soutenance
Salle de réunion IRIHS Bât. 7 2e étage 17 rue Lavoisier 76130 MONT SAINT-AIGNAN
Rapporteurs de la thèse
MOUGNIOTTE ALAIN INSPE LYON
NOEL-LEMAITRE CHRISTINE Aix-Marseille université
Membres du jurys
CALLU MARIE-FRANCE, , UNIVERSITE LYON 3 JEAN MOULIN
CHIROUTER EDWIGE, , Nantes Université
ENNUYER BERNARD, , Université Paris Cité
MIQUEU CHRISTOPHE, , Universite de Bordeaux
MOUGNIOTTE ALAIN, , INSPE LYON
NOEL-LEMAITRE CHRISTINE, , Aix-Marseille université
SCIOU ANNIE, , Université de Rouen Normandie (URN)
Résumé
Le mot citoyen semble avoir évolué au cours des dernières décennies en passant d’un usage nominal à un usage adjectival. Le citoyen n’aurait plus la place centrale qu’il pouvait occuper dans le fonctionnement des institutions de l’Antiquité grecque. Cela représente un indicateur important d’une évolution de la société et de son organisation depuis cette période. Le rôle du citoyen pourrait avoir changé et s’être réduit à la fonction minimale du vote. Il s’agirait de la dernière pratique politique, assez limitée, accessible au citoyen. Ce dernier pourrait donc tendre vers sa disparition. Pour autant, ARISTOTE définit l’être humain comme étant, par nature, un zoon politikon. De même, il fait de la pratique politique une des formes importantes de la vie heureuse et du bonheur. Or si le citoyen tend à disparaître et la pratique politique avec lui, cela pose la question pour l’être humain de sa possibilité à dépasser la première forme de bonheur, celle des plaisirs du corps. Plusieurs raisons pourraient expliquer cette disparition du citoyen. Il semble que le renversement du politique et de l’économie couplé à une confusion entre économie et chrématistique, ainsi qu’une formation défaillante du citoyen soient des explications pertinentes. La formation du citoyen se serait trop concentrée sur l’usage de la raison au détriment des affects. Ainsi, pour éviter la disparition du citoyen et lui permettre d’arriver à son objectif, sa fin, qui est la vie heureuse, il apparaît nécessaire d’explorer les nouvelles organisations économiques qui existent aujourd’hui, notamment autour des questions de propriété et de commun. Il faut également moderniser la formation du citoyen grâce aux théories contemporaines qui proposent notamment de prendre en compte les affects. Tout ceci conduirait à envisager une éthique renouvelée, une éthique citoyenne, pour permettre au citoyen de retrouver sa dimension d’être de raison et de passion, de personne sachant gouverner et être gouvernée pour aboutir à sa fin, la vie heureuse.
Abstract
The word citizen seems to have evolved over the last decades from nominal to adjectival usage. The citizen would no longer have the central place that he could occupy in the functioning of the institutions of Ancient Greece. This is an important indicator that society and its organisation have changed since then. The role of the citizen could have changed and been reduced to the minimal function of voting. It would be the last political practice, quite limited, accessible to the citizen. The latter could therefore tend towards its disappearance. However, ARISTOTLE defines the human being as being, by nature, a zoon politikon. Likewise, he makes political practice one of the important forms of happy life and happiness. However, if the citizen tends to disappear and political practice with him, this raises the question for the human being of his possibility of going beyond the first form of happiness, that of the pleasures of the body. The reasons that could explain this disappearance of the citizen would be a reversal of politics and economics coupled with a confusion between economics and chrematistics, as well as a faulty formation of the citizen. In particular, this would be too focused on the use of reason to the detriment of affects. Thus, to avoid the disappearance of the citizen and enable him to achieve his goal, his end, which is a happy life, it appears necessary to explore the new economic organizations that exist today, particularly around questions of property and in common. It is also necessary to modernize the formation of the citizen thanks to contemporary theories that suggest taking affects into account. All this would lead to considering a renewed civic ethic, an ethic to allow the citizen to rediscover his dimension of being of reason and passion, of a person who knows how to govern and be governed to succeed in his end, a happy life.